Une des questions légitimes que l’on peut se poser lorsque l’on veut en savoir plus sur la Permaculture est pourquoi est-elle née en Australie ? A priori, rien à voir avec les kangourous…
En effet, c’est là qu’elle a été fondée dans les années 70 et ce n’est peut-être pas complètement un hasard. Une des explications possibles est liée à la spécificité de leur climat. Il faut savoir que les Australiens, à l’autre bout de la planète, ont un climat tellement particulier qu’ils ont assistés en avant-première aux dégâts de l’agriculture « conventionnelle » venant de l’occident. Anticipant la précarité de ce système de production et les préjudices portés aux écosystèmes et à la biodiversité, ils ont dû se creuser les méninges pour trouver d’autres solutions. C’est donc de la rencontre des cerveaux de David (Holmgren) et de Bill (Mollison) qu’est apparue l’idée de la permaculture, bien influencés qu’ils étaient par notre ami japonais Masanabu Fukuoka, agriculteur et philosophe.
Aujourd’hui nous allons nous intéresser à David et à Melliodora, sa propriété bien connue, qu’il a achetée en 1985 et qui se situe à Hepburn Springs dans le comté de Victoria, au Sud-est de l’Australie.
Je sais pas vous, mais moi je me suis tout de suite demandé pourquoi ce nom ? Et bien, Melliodora tire son nom d’un magnifique arbre endémique de l’Australie, appelé aussi eucalyptus à miel. En plus de son écorce décorative, il a une floraison qui sent super bon en été et que les abeilles adorent (merci le miel délicieux !)
Si on résume, on peut dire que c’est une ferme urbaine. Mais si on va un peu plus loin on peut dire que c’est une sorte de show-room de la permaculture grandeur nature, un modèle de développement durable autosuffisant qui s’est construit depuis plus de trois décennies sur un peu moins d’un hectar ! Bien sûr tout ça n’est pas arrivé tout seul, David et sa femme Su se sont plantés à plusieurs reprises avant d’optimiser le zonage et d’atteindre un équilibre écologique entre les plantes (qui sont la passion de David), et les animaux de ferme, dont s’occupe Su avec amour. Résultat : une profusion de légumes, de fruits, de noix, d’œufs, du fromage, du miel et même des champignons !
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Comme le précise David Holmgren dans son interview en Février 2020 pour Gardening Australia, « Vous savez, on a eu des hauts et des bas, mais il (le jardin) continue à produire même s’il a changé. Le jardin de derrière, je le caractériserais plus comme un jardin maraîcher, les rangs les plus bio-intensifs sont accessibles, soignés, espacés et élagués. »
Alors que plus loin il y a un jardin plus « fouillis » qui ressemble plus à l’idée qu’on se fait d’un jardin en permaculture parce qu’il est plus sauvage et que les plantes poussent de manière autonome. C’est l’exemple parfait qui montre qu’il ne faut pas avoir d’idées préconçues sur le design d’un potager en permaculture qui va le plus souvent ressembler à son jardinier.
Ce potager permet également de voir l’application des principes de Permaculture. Cherchant continuellement à répondre à la question « comment puis-je m’intégrer à la Nature ? » David et Su ont observé l’écosystème en place pour le comprendre et l’utiliser sans le modifier. Travailler avec la Nature en l’observant permet alors d’obtenir un maximum d’effets avec un moindre effort. Il faut utiliser les forces en présence et non pas se mettre en concurrence avec elles. Par exemple, il ont utilisé l’humidité et l’ombre apportées par les arbres pour cultiver certaines plantes ou bien fait passer quotidiennement leurs poules au pied d’arbres fruitiers afin qu’ils bénéficient de l’engrais « déposées » . De même, le potager est arrosé grâce au barrage artificiel qui a été installé au bas de la colline où se trouve leur maison. L’eau de pluie est ainsi récupérée puis redistribuée grâce à une pompe fonctionnant à l’énergie solaire. Les chèvres sont nourries grâce aux plantes poussant dans le lit de la rivière (alors qu’elles sont généralement considérées comme des mauvaises plantes).
Même des plantes qui à priori paraissent inutiles, voire nuisibles, ont trouvé une fonction dans le système. Prenez la consoude qui prolifère sur les murets de Melliodora car elle profite de l’humidité ambiante. David la récolte pour nourrir ses poussins car elle est très riche en protéines. C’est fantastique pour eux et pour leur croissance et montre comment on transforme un problème en solution.
On poursuivra la promenade dans la propriété de David dans mon prochain article, j’espère que vous êtes aussi impatients que je le suis, donc je vous dis à très vite dans #LJQN !
Nicolas