Que ce soit grâce aux écureuils ou au vent, il se peut que vous ayez de jeunes noisetiers qui poussent dans votre jardin sans que vous n’ayez rien demander. Qu’en faire ? Surtout ne pas les retirer ! Ils peuvent vous rendre de nombreux services…
Lorsque j’ai acheté ma maison il y a 3 ans, j’ai récupéré un terrain vierge quasiment de tout arbre. À part quelques lilas sur les bords et des thuyas, ce sont les arbres de mon voisin qui nous apporte un peu d’ombre en été et quelques fleurs au printemps. Cette situation n’est clairement pas idéale. Elle montre également que nous cultivons souvent en ne prenant en compte que 2 dimensions et ne sommes souvent obnubilés que par les surfaces. Ne pas valoriser les volumes, c’est perdre de l’espace et des services connexes que peuvent nous offrir des arbres.
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J’entreprends donc depuis 3 ans de réimplanter des arbres dans mon jardin. Je pourrais les choisir en pépinière, de beaux spécimens plus colorés, … mais les arbres et arbustes les plus durables sont encore ceux qui se développent tout seul dans notre jardin. Je laisse donc des aubépines, églantiers, noisetiers et sureaux s’installer. Je préfère laisser ces jeunes plants se développer et choisir après coup ceux que je garderai.
C’est particulièrement vrai en ce moment. Je regarde avec amour les jeunes noisetiers se développer et les plus âgés fleurir. Si les fleurs mâles en long châton jaune se voient bien (la fleur mâle du noisetier appelée châton, se développe dès le mois de juin jusqu’à l’automne avant de rentrer en dormance jusqu’à la floraison entre mi-décembre et mars), les fleurs femelles qui fleurissent à part sont très discrètes : une petite touffe rose au bout d’une bourgeon.
Garder des noisetiers sur son terrain c’est s’assurer d’avoir de la ressource pour l’année : de nouvelles tiges régulièrement bien droite pour créer des tuteurs, des feuilles en automne pour pailler et équilibrer en carbone votre compost, de l’ombrage apprécié par les poules et certaines plantes, des racines profondes qui vont aider l’eau à s’infiltrer sur votre terrain, des noisettes pour vous et toute la faune sauvage, et enfin de nouveaux espaces pour nourrir et abriter des auxiliaires de culture. Alors pourquoi s ‘en priver ? C’est aussi mettre en pratique un principe clé de Permaculture : chaque élément assure plusieurs fonctions dans l’écosystème.
Alors avant de prendre votre débroussailleuse pour mettre « propre » votre terrain, réfléchissez à l’avantage de laisser faire la nature et de travailler avec elle. Elle vous rendra bien des services. Pour mémoire, les écosystèmes les plus productifs sont ceux en agro-foresterie. Alors passez donc à la 3D !
Marion Eriksson