Ce blog est un espace pour mettre en avant celles et ceux qui se sont lancés dans un potager en permaculture. Quelles ont été leurs motivations, l’élément déclencheur, qu’y ont-ils trouvé ? Aujourd’hui, Caroline Martin, formatrice, traductrice et rédactrice, nous parle de son « jardin de la décroissance »…
Un jardin, c’est beaucoup de choses, c’est un endroit où tous les sens sont en éveil.
Dépendamment des saisons, de la météo, de l’endroit où se trouve le jardin, les couleurs seront vivifiantes ou reposantes. Les odeurs seront fortes ou délicates, les bruits seront légers ou d’une puissance extraordinaire. Vous pouvez toucher les fleurs, les feuilles, l’herbe et la terre elle-même et finalement dans un jardin potager, vous pouvez goutter les légumes, les fruits et les herbes.
Décroissante, résiliente et principalement locavore, j’ai choisi de prendre le contrôle de mon alimentation et donc de faire un jardin potager. Pour moi, il était primordial que mon jardin puisse s’inscrire dans la nature. Donc primo, je n’utilise pas d’engrais artificiels ou de pesticides. Mon jardin est bio et tous les intrants sont locaux avec entre autre notre fumier de poules, notre composte, notre cendre de bois, les feuilles des arbres qui nous entourent, etc.
Depuis notre installation au centre de la France, il y a de cela 10 ans, le potager qui est principalement mon domaine, a beaucoup évolué. Il est fait d’expériences et d’une grande acceptation des lois de la nature. Je ne dis pas que ce fut toujours facile, mais les résultats sont tellement extraordinaires que je passe, aujourd’hui, beaucoup de temps, quand je ne suis pas au jardin, à faire la promotion du jardinage.
Pour moi, il n’y a rien de plus satisfaisant que de regarder ses légumes ou ses fruits pousser. La fierté qu’on éprouve quand on peut enfin les ramasser, les préparer et les manger. Je fais aussi des conserves et une fois de plus, quel plaisir quand on ouvre un bocal de légumes préparés maison.
Oui, mais, un jardin c’est du travail. Oui et non. Mon jardin c’est ma salle de gym et c’est aussi un espace de relaxation et de contemplation comme j’ai pu le découvrir.
Et puis le jardin c’est un endroit qui rapproche les gens. Faire une balade au jardin avant de passer à table avec la famille et les amis, devient un rituel que chacun apprécie. Avec mon jardin j’ai pu redécouvrir les plaisirs du troc avec les amis et les voisins jardiniers ou pas. Offrir quelques chose qui sort de son jardin à ceux qui n’ont pas la chance d’en avoir un est aussi une action qui apporte du plaisir aussi bien à la personne qui reçoit qu’à la personne qui donne.
Le jardin c’est à la fois, intime et communautaire. Mais ce n’est pas tout.
Un jardin bio est un écosystème miniature ou ce que l’on fait se marie avec toute la faune et la flore locale. Mon jardin est sauvage car en dehors de contrôler un peu certaines plantes invasives, je laisse la nature faire son travail. Une grande quantité de plantes qu’on appelle souvent mauvaises herbes, sont en fait mangeables ou ce sont des plantes médicinales. Donc un jardin, c’est aussi une école du vivant. Certaines plantes sont faciles à reconnaître, d’autres beaucoup moins, donc un apprentissage avec une personne qui connaît bien les plantes sauvages est impératif (mais on peut parfois avoir la chance d’apprendre juste en discutant avec d’autres jardiniers).
Finalement, un jardin potager vous aide à réduire votre empreinte carbone et à faire des économies, un double bonus vu les temps qui courent.