Quand vous faites un jardin bio, en permaculture et un peu sauvage, il y a toujours quelques « mauvaises herbes » qui vont venir s’installer chez vous. Pas évident de savoir quoi en faire…
La première chose à faire, n’est pas d’arracher tout ce qu’on n’a pas semé ou planté soi-même, mais d’essayer d’en savoir un peu plus sur ce qu’on a en face de soit. Il n’y a en fait pas de mauvaises herbes, mais toutes les plantes ne sont pas intéressantes pour les humains.
Point particulièrement intéressant, il y en a certaines qui sont parfaitement mangeables.
Ce qui compte c’est d’être sûre de soit avant de s’aventurer à goûter quoique ce soit. Comme pour les champignons, en cas de doute, on n’en mange pas car comme pour les champignons, ils existent des plantes qui sont très dangereuses et même mortelles. J’ai découvert que j’avais des chénopodes blancs qui poussent dans mon jardin et que je pouvais les manger, il y a de cela tout juste deux ans.
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Le chénopode blanc (chenopodium album) s’appelle aussi faux épinard et si vous aimez les épinards, et bien vous êtes sûre de l’aimer. Il ne faut pas en manger trop car il contient beaucoup d’acide oxalique, mais faire quelques repas au printemps avec ces jeunes pousses ne devrait pas être un problème pour la majorité d’entre nous. Pour ceux qui ont des problèmes rénaux, par contre il vaut mieux éviter.
Nos agriculteurs ne les aiment pas du tout car ils sont très envahissants quand ils s’installent dans leurs champs. Et pourtant, dans d’autres pays comme l’Inde ils sont cultivés pour les ajouter dans des currys.
Le chénopode blanc ne ressemble pas du tout aux épinards donc j’étais un peu surprise quand on m’a dit qu’une fois cuits ils ont aussi bien l’allure que l’arôme des épinards. J’ai tout simplement pris les têtes de jeunes plantes avec les 4 ou 5 feuilles du haut de la plante que j’ai lavées comme de la salade.
Mon premier essaie fut de les faire cuire à la poêle tout simplement avec un petit morceau de beurre et de les manger en accompagnement d’un autre plat, comme on peut le faire avec des épinards. A propos, les chénopodes, tout comme les épinards, réduisent beaucoup à la cuisson.
Alors que les chénopodes fondent dans la poêle, ils changent de couleur tout à coup, ils passent d’un vert plutôt grisâtre au vert foncé des épinards, et ils dégagent soudainement l’odeur bien connue de ces derniers. Une fois cuit, on ne peut vraiment pas faire la différence entre des chénopodes blancs et des épinards. C’est vraiment bluffant. Ils peuvent être mangés juste poêlé ou on peut les incorporer à une omelette, une quiche et bien-sur un curry.
On peut aussi les faire blanchir avant de les passer à la poêle. Pour un curry, je les ajouterais dans le plat sans les poêler. Sachant que les épinards peuvent être difficiles à faire pousser, si vous avez des chénopodes, ne vous embêtez pas avec les épinards sauf si vous les préférez crus, car ayant goûté aux chénopodes crus, je n’ai pas retrouvé le goût des épinards de cette manière.
Cette fois-ci, je les ai incorporés dans une sorte de flan ; un vrai délice.